Insécurité aux portes de Kinshasa : Mboso invite les « Mobondo » à un dialogue ouvert
Kinshasa fait face à une crise sécuritaire sans précédent dans le Plateau des Bateke, commune de Maluku. La milice Mobondo y commet des exactions avec tuerie d’hommes. À la base de la crise, il y a un conflit foncier ayant débouché sur un conflit communautaire entre Teke et Yaka. Au nom de la représentation nationale, Christophe Mboso a lancé un appel à la démobilisation, à l’arrêt de la violence pour participer à un dialogue ouvert où personne ne sera inquiété. Entretemps, le speaker Mboso lance l’idée d’une commission de paix, réconciliation et réintégration des communautés lésées.
Au cours de la plénière du jeudi 18 mai 2023, consacrée à
l’examen et à l’adoption de trois propositions de lois, le président de
l’Assemblée nationale, Christophe Mboso a fait une importance communication
autour de la situation sécuritaire délétère qui prévaut aux portes de la ville
Kinshasa, notamment dans le Plateau des Bateke.
« Aujourd’hui, à Kinshasa, il se passe de graves problèmes sécuritaires dans le Plateau des Bateke, dans la commune de Maluku, à la limite avec le Kwango, le Maï-Ndombe. En tant qu’élus du peuple, nous devons explorer des solutions alternatives à la résolution de ce conflit foncier et intercommunautaire. Et pour ce faire, il faut qu’une commission soit mise en place ; laquelle compterait les gouverneurs de quatre provinces (Kinshasa, Kwilu, Kwango et Maï-Ndombe). Et au niveau du gouvernement central, cette commission incorporerait le VPM en charge de l’Intérieur et Affaires coutumières, le VPM de la Défense, le ministre des Affaires foncières, celui des Affaires sociales ainsi que les services spécialisés au niveau national et provincial, sans oublier les chefs coutumiers de quatre provinces concernées, à savoir : Kinshasa, Kwilu, Kwango et Maï-Ndombe, les élus et quelques notables de ces provinces tant nationaux que provinciaux », a circonscrit Christophe Mboso.
De son point de vue, ce sera une commission de paix,
réconciliation et réintégration des communautés lésées.
Les problèmes fonciers se posent un peu partout à travers le
territoire national, pas seulement à Kinshasa, a reconnu le speaker de la
Chambre basse du Parlement.
« Il y a quelque temps,
des cris de détresse étaient entendus depuis le Kongo Central, le nord et
Sud-Kivu ainsi dans d’autres provinces. Faisons absolument attention.
Appliquons correctement nos lois et n’oublions pas qu’il y a des coutumes à
respecter. À côté des lois, il y a aussi des coutumes. Donc, nous ne pouvons
plus continuer à attribuer des concessions à des gens sans tenir compte des
coutumes locales. Nous devons dans notre pays d’avoir des lois qui mettent la
paix et la sécurité en péril. À mon avis, ce pays mérite encore une réforme
agraire », a suggéré Christophe Mboso.
Et
ce, avant de lancer un appel pathétique aux miliciens Mobondo d’arrêter la
violence.
« Je demande aux compatriotes, regroupés au
sein de ce qu’on appelle Mobondo d’arrêter la violence, de venir vers les
autorités pour poser leurs problèmes. Personne ne sera arrêté. Déposez les
armes si vous les avez, arrêtez la violence parce que ceux qui sont en train de
mourir sont des compatriotes congolais qui ont aussi droit à la vie comme vous.
Je parle au nom de la représentation nationale. Nous vous invitions des armes
et de venir au dialogue ouvert. Nous allons mettre en place une commission qui
entendra tout le monde, tous les responsables nationaux et provinciaux afin que
nous soyons à mesure de trouver des solutions au problème de terres,
d’intégration qui vous préoccupe. C’est votre pays, ce sont vos provinces, ce
sont vos terres », tel est le message que l’Assemblée nationale à l’endroit
des miliciens auteurs d’exactions dans le Plateau des Bateke.
En
outre, le speaker Mboso a exhorté les députés à une assistance massivement aux
plénières et surtout à signaler leur présence auprès du service de protocole.
La plénière du jeudi 18 mai 2023 a aussi été consacrée à l’examen et à l’adoption du rapport de la proposition de loi portant création, organisation et fonctionnement de l’ordre national des sages-femmes (adoption article par article) ; examen et adoption du rapport de la proposition de loi modifiant et complétant le Décret du 6 avril 1959 portant code de procédure pénale congolais et l’adoption de la proposition de loi portant création, organisation et fonctionnement de l’ordre national des géologues (article par article).
Au finish, sur 357 députés ayant pris part au vote, 356 ont dit
oui, aucun député n’a voté non, un député s’est abstenu lors du vote du code
pénal, l’ordre des sages-femmes et l’ordre national des géologues.
Les trois propositions de lois votées seront envoyées et seront
envoyées à la commission paritaire Assemblée nationale-Sénat pour
harmonisation, étant donné que ces textes de lois n’ont pas été votées en des
termes identiques entre les deux chambres parlementaires.
Commentaires
Enregistrer un commentaire